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- 30 juillet

 

11 mai 2006:

Nous voici partis vers de verts pâturages, l'herbe y est fraîche, le soleil rayonne et brûle notre peau, le vent nous pousse... et là nous nous réveillons, oui c'était un rêve. Il est vendredi 9h du mat, nous n'avons encore jamais essayé de remplir les sacoches et il reste des freins à mettre. Hop Hop Hop à 11h nous sommes partis.

aPartis un vendredi nous roulâmes sur la route bien connue de... Chamrousse, emmenés par Thomas, accompagnés par Perrine, ou plutôt l'inverse, vu à quelle vitesse elle roule... Nous l'avons quittée à Uriage et puis un casque de vélo fracassé plus tard nous sommes redescendus à Vizille pour aller sur le Lautaret. Thomas roule doucement mais sûrement, nous nous attaquons comme des brutes. Résultat aux premières gouttes de pluies après avoir passé le barrage, nous abandonnons l'idée de Briançon dans la journée et dormons près du lac dans une base nautique, à trois sous la tente.

Le lendemain, Thomas veut être à Briançon à 2h45, il nous reste 25km d'ascension. Il nous faut 2h30 pour atteindre le sommet. Une très belle descente sur les chapeaux de roues, la langue sortie, aucun repos pour le seul plaisir de la vitesse: à quoi cela sert-t-il de monter sinon ? Nous laissons Thomas à la gare, visitons Briançon et l'orage s'abat sur nous alors que nous décidons de quitter la vieille ville et ses ruelles moyenâgeuses pour rouler vers l'Italie. Notre idée est seulement de rouler un peu sous la pluie, sortir de la ville et trouver un endroit où dormir. Il est alors 5h....

A 7h nous arrivons au sommet du col du mont Genèvre et après un bon thé, nous attaquons la descente et nous voyons offert un appartement pour la nuit par une belle petite famille à Cesana. Une bonne petite douche...

aLe soleil nous guide jusqu’à Turin le lendemain. Cela apparaît pour nous comme une épreuve: trouver où dormir dans une grande ville. Apres avoir fait cuire nos pâtes en plein milieu d'un parc du centre ville, il est 9h et nous commençons à chercher un endroit. Il y a une colline à Turin, à 5 min du centre ville. Nous pensons demander pour planter notre tente. La population y est très riche et les portes claquent... bon 10h, il faudra bien un endroit et sortir de la ville va prendre une heure. On nous indique un squat...Après l'expérience Barcelonaise et Mexicaine, nous n'avons pas de mauvais apriori sur les squats et nous y allons gaiement.

Apres une heure de tambourinage sur une porte, enfin quelqu’un apparaît, c'est lui qui a peur de nous, nous le rassurons, nous rentrons dans cet asile...féerie et sommeil.

aApres les Alpes et le tumulte nous voila donc à Turin. Nous nous réveillons dans le squat, et petit-déjeunant nous faisons la connaissance de nos hôtes. Comme ils parlent un peu le français nous arrivons sans difficultés à communiquer, leurs têtes sont étranges et toutes très marquées : propres, sales et allongés, moustachus comme c'est pas permis. Un vieux rasta aux dreads blanches et pendantes jusqu'aux pieds viendra même fumer quelque chiloms. Il repartit sans mot dire, sur le même nuage de cannabis sur lequel il était venu.
La visite de Turin commence promptement et sous le mauvais temps, on découvre peu à peu les monuments de la ville à travers l'air spongieux. Le marché et son animation, quelques points de vue, un parc et les bords du Pô. Malheureusement nous sommes lundi et tous les musées sont fermés.

Nous rentrons au squat, récupérer nos affaires un peu penauds et finalement nous décidons de rester une nuit supplémentaire. Les membres des autres squats envahissent soudain la cuisine. On nous explique qu'il y a une réunion entre les squats de Turin pour discuter des récentes expulsions par la police. L'ambiance se calme et nous allons nous coucher.

Le  lendemain nous visitons le musée du cinéma, et reprenons la route à travers les rizières de la plaine du Pô, paysage d'une platitude infinie. La nuit tombée et 100 kms écoulés nous plantons la tente au milieu des moustiques et du riz.

Mercredi nous roulons toute la journée en direction du lac de garde.

18 mai 2006:
aNotre objectif est d'atteindre au moins le lac d'Iséo avant la nuit. Cela parait largement faisable et c'est pour cela que nous nous arrêtons au passage à Bergame.
Cette ville possède une vieille ville fortifiée sur ces hauteurs et nous nous y arrêtons pour manger et faire la petite sieste règlementaire du voyageur avec une vue sur la plaine Milanaise. Le soleil nous brûle, la brise nous rafraîchit... que demande le peuple? Nous nous enfonçons un peu plus dans cette vieille ville où les chaînes de nos vélos sont mises à rude épreuve car les pentes sont vertigineuses. Au fond des ruelles moyenâgeuses nous trouvons une université et beaucoup de jeunes sur une place où nous nous attendions à ne voir que des touristes...nous discutons le bout de gras un moment et redescendons pour quitter la ville direction  Iséo.  Nous y arrivons en début de soirée, pas mécontents de souffler un peu. Diner sur les bords du lac, aux reflets roses du ciel et sombres des montagnes... paysage enchanteresque (néologisme peut être...)

aNous tardons pour prendre une douche dans un camping (quel plaisir après 3 jours de vélo et de sueur! je vous laisse imaginer). Nous dormons juste à coté de la route donc quasiment sur la route si on considère l’épaisseur d’une toile de tente, prêts à repartir très tôt le lendemain matin, direction Lago di Garda.

Le lendemain d'Iseo nous avions le choix entre: une route bien plate, bien large avec plein de poids lourds et une route toute étroite mais montagneuse (enfin disons collineuse) qui ne faisait pas de détails: aucuns lacets, tout droit dans le tas. En haut pain, confiture et chapeau de paille s'allient pour nous offrir une petite sieste (décidément vous allez croire que nous dormons tout le temps...c'est pas vrai nous mangeons aussi). Et puis nous rencontrons Maria... aaah Maria. Une petite bonne femme de 65 ans peut-être, qui venait de monter facile en vélo la où nous avions sué comme des... En deux coups de cuillère à pot elle nous invite à manger et à dormir chez elle dans la vallée, sur notre route en plus! Nous acceptons avec joie le repas mais nous lui expliquons que le lac de garde nous nargue depuis plusieurs jours et que nous l'aurons le soir même.

Le repas nous fait rencontrer son mari Giovanni qui nous cuisine un bon plat de pâtes, et trois de ses 7 enfants (d'une quarantaine d'années). Photos de famille et d'exploits sportifs de Maria (10 marathons courus dont deux depuis qu'elle a 60 ans...). Plus tard, nous quittons la maison et grimpons un petit col pour le plaisir. La descente sur le lac de Garde nous offre de belles couleurs d'été.

aAu bord de ce lac, les gens ne nous offre pas volontiers l'hospitalité et nous dormons derrière un hôtel déserté sur les bords du lac: L'endroit est un peu lugubre mais une fois dans la tente nous retrouvons notre univers. Le lendemain, nous avons choisi de monter au nord pour trouver les montagnes au bord du lac de Garde. En effet le sud de ce lac est complètement plat et n'offre pas un paysage à la hauteur de nos attentes.

Dépassés de toutes parts par les équipes cyclistes italiennes avec leur super équipement dans les montées, nous atteignons tant bien que mal un superbe point de vue où nous mangeons et...dormons un peu bien sûr. Nous redescendons ensuite tranquillement sur Vérone pour la soirée, guidés par les autochtones qui nous offrent une superbe piste cyclable le long d'un canal à travers les propriétés viticoles. Un vrai bonheur et un peu d'impatience de voir la belle Vérone. Nous dormons sous les oliviers d'un champ prêté par un beau papi italien: ça c'est bien vrai, ils vieillissent bien ces italiens. Les lucioles nous font un spectacle féeriques et la pluie le clot après nos premières notes  à la guitare ;-).

Vérone... nous n'y entrons pas comme Roméo et Juliette mais plutôt comme les Bidochons qui mangent leurs sandwiches sur les marches des arènes. Pas de romantisme pour les ventres creux (ça il l'a pas écrit Shakespeare que Roméo avait bien mangé avant d'aller sous le balcon....) nous avions dit que nous vous ferions rêver...

Il est difficile d'être juste sur la description de Vérone. La voir est tellement plus simple. La plus belle vue nous est offert du haut de musée d'archéologie où les amoureux nous entourent et où les toits s'entremêlent laissant apparaître ici et là les murs de milles et une couleur des maisons. C'est un flou artistique. Tout parait aléatoire mais parfaitement en harmonie. Une fête populaire devant les arènes nous distrait sous le soleil de plomb et nous quittons la ville la nuit tombée direction Venezia. Vérone, Roméo et Juliette n'auraient pas pu mourir dans plus bel endroit. Nous nous y sommes aussi abandonnés, non à l'amour ni à la mort, sinon aux rêveries du voyageur. Les rues chardides (Charmante et sordides à la fois) de cette ville millénaire vous emportent. Des colonnes de marbre du théâtre romain jusqu'aux plafonds colorés de scène féodale des églises romaines, tout resplendis des richesses d'une ville qui parait éternelle.
 

22 mai 2006:

aNon loin de Vérone nous traînons difficilement nos coeurs lourds de trop de voyage temporel, tellement il nous est difficile de nous mouvoir dans l'espace  (?). Nous écoutons nos jambes lourdes et trouvons refuge près d'un gros chien qui se lasse bien vite de hurler. Les nuits ne sont jamais très longues dans les tentes, ce jour là nous aurions pu chanter avant le coq pour lui couper la pipe. Au lieu de cela nous nous sommes mis en route, pédalant de toutes nos forces. Dans le ventre seul se baladaient quelques raisins secs avalés avant de partir.

Nous avançons rapidement, mais nos forces sont déjà toutes petites lorsque sonnent les douze coups de la fermeture des échoppes. Nous trouvons quelque chose en plus de temps qu'il faut pour maudire milles fois le jeun, les boutiques italiennes, le vélo. Nous nous restaurons et nous reposons près d'un autre gros chien tout aussi éloquent que celui de la veille. Je crois néanmoins la chose juste car chacune de nos tranches de saucisson coupées devait lui infliger de terribles douleurs stomacales.

Le reste du chemin jusqu'a Padova se fait dans la bonhomie. Là, après avoir répandu quelques nouvelles par les cybers réseaux  et dans notre quête pour vous faire parvenir des photos, nous rencontrons la jeune et belle Rita qui distribuait des publicités. La jeune  Italienne le coeur sur la main, voyant les pauvres voyageurs en détresse que nous sommes, ne se fait pas prier pour nous offrir gîte et couvert, une fois son travail terminé.

En attendant nous visitons la ville en compagnie d'un senior italien aux pommettes dorées et à la moustache soignée. La nuit tombée nous rentrons chez Rita, elle nous cuisine de bonnes pâtes et nous parlons espagnol. La discussion s'éclaire lorsque nous reconnaissons nos accents mexicains. Nous coupons court à nos discussions car la nuit avance et le lendemain nous visitons Venise.


Venise:
La belle offre que nous fait Rita, là pour nos sacoches et vélos  dans sa chaumière nous permet la fainéantise: nous irons à Venise en train, cela ne coûte que 5 euros aller retour. Partis sans carte, nous arrivons à la gare Venesienne, plongés dans une discussion qui nous fait manquer l'office du tourisme. Il faut savoir qu’à Venise le commerce des cartes de la ville est très fructueux. C’est en effet la première fois qu’il faut payer les cartes, même les plus simples. Nous décidons donc d'avancer en aveugle, poursuivant nos conversations profondes sur les chocs des générations. Par hasard donc nous quittons directement la zone touristique et nous nous enfonçons dans la Venise de la vie quotidienne, des mamas aux fenêtres et des enfants footballeurs en herbe (assez dure à Venise).  Aucun sens de l'orientation ne résiste aux ruelles et canaux entremêles et nous n’imaginons même pas essayer de trouver une maison avec simplement une adresse à Venise. Les maisons sont simplement numérotées, les une après les autres, dans toute la ville...  Cela ajoute un charme fou, le plaisir d'avancer sans voir devant ni derrière. Nous mangeons, privilégiés au milieu des gondoles, les pieds et le sachet de piments mexicains dans l'eau.

aBon, il est temps de voir des touristes tout de même. L'aspect de la ville ne change pas vraiment, les mêmes couleurs orangées et jaunies des murs délavés. Cela nous étonne donc puisque nous avons eu la chance de voir une belle Venise sans touriste. Bien sur cela était sans compter sur la place Saint Marc dont la beauté n'égale que les nombres de ses visiteurs. Nous la traversons rapidement et préférons un petit goûter au calme de l'eau: Nous y revenons plus tard jouer avec les pigeons après avoir développer un jeu : vous prenez la personne qui vous parait la plus mal habillée de la foule et vous la suivez une heure sans vous faire repérer. Les jambes crient souffrance pour les trois quart d'heures de marche retour pour la gare...nous dormirons bien ce soir chez la douce Rita.


aLe lendemain est une journée à oublier avec au menu plomberie dévastatrice, déménagement pas ménageant du tout et internet une bonne partie de l'après midi. Notre soleil de six heures se nomme David et arrive du Pérou. Il nous y emmène en voyage par sa connaissance des us de ses anciens et nous surprend par sa rancoeur contre l'Espagne actuelle. Une cicatrice si dure à refermer... Le soir nous rencontrons la lune, calme, bienveillante et souriante: Elle s'appelle Moris et partage sa vie avec Rita. Il est guide en Inde et y vit 4 mois par an. Une soirée pleine de rire et de Bouddhisme nous transporte vers une fin de soirée au centre ville sans les rythmes reggea de la place aux herbes locales. Plus loin sur le plus grand square d’Europe sans monument en plastique sur le 5ieme parallèle, nous retrouvons des communautés musiciennes regroupées autour de différents maestri guitaristes (nous ne nous y essayons pas). Il est tard, le lit nous reprend. Ah la belle ville étudiante qu'est Padova.

Nous espérons partir avant midi mais, sans nouvelle de Ljubljana et comme deux coqs en pâte ici, nous décidons de rester un soir de plus. Premières retrouvailles avec Rita et Moris après une longue séparation. A base de coloriages nous remplissons notre journée, préparant notre première intervention à Ljubljana. La soirée est très musicale, les rythme endiablés sortis des mains déchaînées de Moris accompagnent quelques accords maladroits à la guitare. Le résultat est simplement un très bon moment passé. Nous décidons de partir tôt le lendemain, sans autre possibilité et d'atteindre Ljubljana au plus vite (sans aucune raison finalement sinon celle de quitter l'Italie).

aaIl est neuf heures, nous nous levons, sacoches déjà prêtes.
-Yoël : "Je me demande bien où j ai mis les clés de mon cadenas de vélo. "
-Piero :" C’est embêtant car le vélo est attache en bas."
-Yoel:"En effet."
-Piero:"C'est ennuyeux, cela va nous retarder un peu"

Apres multiples vérifications des sacoches et recherches illusoires en Ville d'une petite clé noire nous tentons de scier le U. Il est une bonne chose à savoir : il est impossible de scier un U avec une scie à métaux sur sa partie U... rigoureusement impossible. Le métal vous regarde et vous dit : même pas mal!

Par contre si vous attaquez sur la partie fermant le U, là ça rentre comme dans du beurre : En cinq minute le cadenas est ouvert, nous sommes libérés de l'Italie et roulons 150 kilomètres entre midi et 8h du soir. Nous dormons dans un Agritourismo qui est un établissement fermier qui fait aussi restaurant et sert ces propres produits. On nous offre un rouge locale que nous dégustons avidement , un merlot et le réveil se fait avec Chiara (pas dans la tente bien sur), la fille d'une famille qui nous avait refuse deux pas avant pour cause de chien. Chiara vient aux nouvelles et nous papotons à la terrasse avec le vin blanc offert et le petit déjeuner. A midi nous partons direction Gorizia et la Slovénie. Retour dans la montagne que nous affectionnons finalement. Le paysage est sauvage et magnifique. La foret s'ouvre un instant pour nous laisser passer et se referme derrière nous. Elle abrite, comme les agriculteurs des Pyrénées le savent, des ours. Nous sonnons les cloches des petites chapelles jalonnant la route. La nuit commence à tomber alors que nous avons parcouru 130km. Quelques mots d'allemand pour planter une tente et un petit vers de Schnaps offert nous dormons goulûment (hé oui, c'est possible). Demain Ljubljana !

 

30 mai 2006:
aLa route n'est plus longue jusqu'à Ljubljana, après avoir avalé quelques oeufs frais offerts par notre hôtesse germanophone nous descendons tout droit vers Ljubljana. Le poids de nos sacoche nous donne l'avantage sur un cycliste fainéant en vélo de course, nous le doublons avec fierté (bah oui parce qu'il fallait les monter les sacoches). Nous arrivons dans cette toute petite capitale de 250 000 habitants. La ville est sympathique, on dirait une capitale mais en miniature ; il y a tout mais en petit ce qui donne l'avantage de ne pas être écrasant et de ne pas perdre les gens dans les transports. Un passage obliger à l'office du tourisme nous fais rencontrer deux francophone, Nico et Claire, il parcourent l'Europe de l'Est depuis deux mois en sac sur le dos, d'auberge de jeunesse en auberge de jeunesse. Plus loin nous rencontrons Patrick, ce pompier Barcelonais a décidé de partir en vélo jusqu'en Alaska, deux ans de voyage durant lesquels il visite les casernes d'Europe de Moyen-Orient et d'Asie. Peut-être ferons nous quelques kilomètres ensemble. Hospitality Club nous permet de rencontrer une charmante Slovène qui nous héberge à Ljubljana pour une nuit. Nous sortons avec nos nouveaux amis dans la petite capitale déguster la succulente Union (bière slovène) dans une cave branchée où les squelettes vous tiennent compagnie.

Le lendemain matin nous allons à l'école française de Ljubljana pour fixer l'intervention auprès des enfants le lundi suivant. Ayant une semaine de libre, nous décidons de partir le lendemain vers la côte Croate ; ce qui n'était pas prévue. Le soir nous retrouvons nos amis et Nejc, pour manger sur les bords de la rivière qui traverse Ljubljana. La guitare sonne claire et les voix s'égosille alors que frémit dans la petite popote un repas improvisé pour 5 personnes. La petite fête ce termine lorsque les yeux se ferment de peur de voir jaillir tout à coup le matin. Notre ami Nejc nous accompagne jusqu'à chez lui. Nous dormons à cinq dans sa petite chambre d'étudiant où dorment déjà son coloc et sa copine. Depuis que Nejc est inscrit sur le site Hospitality Club, il accueil chaque semaine des voyageurs dans sa petite chambre. Sa générosité est incroyable.

aa 
Le lendemain nous cherchons Patrick pour qu'il nous accompagne vers la Croatie mais sans succès, nous partons donc tout les deux le vent de face sous un soleil de plomb. Rapidement la route est plus agréable, la campagne slovène use de ses charmes pour nous attirer à manger dans une vallée fleurie bordé de collines. Ayant assez rouler nous allons planter la tente dans le jardin une auberge et comme la pluie menace nous choisissons la protection des arbres. L'orge éclate, et l'eau coule toute la nuit.
 
Nous reprenons les vélos sous la pluie qui nous trempe jusqu'à midi. En cherchant la route pour Koper nous retrouvons bizarrement en Italie, où avant de repasser la frontière nous braconnons quelques cerises dans une maison délaissée depuis l'été dernier. Nous prenons des détours qui n'en finissent plus de monter. Nous retrouvons notre chemin pour se perdre à nouveau, nous prenons une petite route qui monte qui monte et qui stupidement au lieu de redescendre dans la vallée s'arrête tout à coup. Nous tentons de rattraper une route en suivant le chemin qui semble descendre paisiblement mais au fur et à mesure que nous avançons il se rétrécit et devient caillouteux jusqu'à descendre dans d'impraticable pentes qui nous oblige à descendre de vélo. Bientôt c'est la boue qui remplie nos garde boue jusqu'à bloquer les roues. Nous poussons péniblement les vélos jusqu'à la route où nous libérons les roues. Petite vérification, nous sommes toujours en Slovénie et ne somme pas passés par un chemin de contrebandier. Nous passons la frontière quelques kilomètres plus loin, en nous dirigeant vers Umag. Nous nous arrêtons pour demander un peu de jardin dans le dernier village avant la côte touristique. L'accueil n’y est pas chaleureux et on nous bredouille à chaque fois des excuses inventées par la peur que nous dégagions. Quel dommage... ses gens sont gentils et ont le coeur sur la main mais ils sont tétanisés. Le temps se déchaîne encore une fois, nous dormons dans un terrain vague comme toutes les fois qui suivront en Croatie.

Le lendemain le temps nous sourit et nous descendons sur la côte magnifique. Nos peines n'ont pas été vaines, le paysage est superbe. Nous suivons scrupuleusement la côte pour toute la déguster, jusqu'à Poreč dont nous visitons la basilique aux magnifiques mosaïques. Piero casse son dérailleur dans une montée sur le chemin de Pula, il explose littéralement. Coincés, nous cherchons le vélociste de Poreč, celui que tout le monde connait et que personne ne peut indiquer.

Le lendemain matin nous le trouvons enfin nous négocions le prix de la pièce, il nous fait la main d'oeuvre gratuite. Nous repartons immédiatement vers Rijeka, la route qui nous y mène bien qu'un peu montagneuse offre des vues intenses. La journée terminée nous nous baignons près de Rijeka et tentons vainement de nous savonner dans l'eau salée mais rien à faire le savon colle à la peau sans mousser.


aLe lendemain nous débarquons à Rijeka, mais la ville industrielle nous dégoûte vite et nous reprenons le chemin de Ljubljana. Sur la route alors nous pédalons sur nos estomacs qui se trouvaient justement dans nos talons nous nous retrouvons nez à grouin devant un homme qui fait cuire un cochon entier. Nous discutons le bout de gras avec lui mais il ne lâchera pas même la couenne, l'affaire est perdue, nous repartons dépités et affamés.
Nous dormons près de notre champ fleuri dans le jardin d'un restaurant campagnard au menu forestier. Au matin la meute du voisin se rue sur nous aboyant à tue-tête, dispersant les affaires ci et là. Nous tentons de tout rassembler pour le départ.

Nous arrivons vite à Ljubljana par la route que nous commençons à bien commençons depuis Logatec jusqu'à la capitale. Là, nous prélassant dans un parc nous rencontrons un groupe d'étudiantes  qui nous livrent leur vécu de l'ex-Yougoslavie et de l'indépendance acquise.

La Slovénie est un pays qui ne fait pas parler de lui. En effet lorsque l'on parle de la Bosnie, la Serbie, cela sonne à l'oreille depuis  la guerre et on pourrait les placer sur une carte mais la Slovénie a été très peu touchée et demeure inconnue. C'est le pays qui le premier s'est séparé de la Yougoslavie, dès 1991. Comme plaque tournante entre le Sud ouest et l'Est de l'Europe, l'Economie est clairement la plus saine des Balkans. L'intégration des serbes ou croates n'y est pas toujours très simple bien que les langues soient très similaires et que ce pays soit accueillant. L'intégration à l'UE est loin de faire l'unanimité et l'introduction de l'Euro pour 2007 effraie encore plus. La monnaie est le tolar, parfait pour une bonne vieille blague au bureau de change avec l'accent allemand: `Pourraich avoir deux milles tolars contre 10 euros? ´ et 240 tolars font un euro. Il est clair que c'est un pays encore très proche de sa terre et de ses forets. Il n'est pas facile de garder ses valeurs, poussé par l'activité économique que demande l'UE.


a Le soir nous retrouvons l'accueillant Nejc qui nous héberge une nouvelle fois fêtant son anniversaire, bercés par du vin au cubis qui tache  et des vieilles chansons slovènes.
Une semaine a déjà passé et nous allons donner notre intervention dans l'école française de Ljubljana. L'après midi avec les enfants se passe merveilleusement bien, les enfants un peu plus vieux que la première fois à Montessori sont très réceptifs au jeu.

Nous entendons des petites phrases drôles comme :
`Ben l'énergie thermique ça s'appelle comme ça parc’que ça vient de la terre´
et d'autres vraiment géniale comme:
` Les éoliennes ça marche bien alors? (Nous venions de parler de l'aspect renouvelable du vent) Alors Pourquoi les gens ils n'en mettent pas partout? ´

 Tout se passe pour le mieux jusqu'à ce que nous nous apercevions que le passeport et tous les papiers de Yoël ont été subtilisés à l'entrée de l'école. Il faut dire que nous avions laissé les vélos avec les sacoches accrochées, pressés par le temps et l'orage qui s'abattait depuis 24h sur Ljubljana. Les abords des écoles primaires ne sont plus sûrs... mais non pas de paranoïa. Nous sommes donc coincés à Ljubljana quelques jours, le temps de refaire un passeport but always look on the bright side of life!

2 juin 2006

aLundi après midi, devant l'école primaire française de Ljubljana, c est le drame... passeport disparu signifie cloisonné dans le même pays, d'autant plus que le pays visé est la Croatie, hors de l’Union Européenne.
Prendre son mal en patience, savoir sourire aux guichets, c'est le remède avec l'administration. En France, nous sommes rodés avec ça n'est-ce pas? Bref le Lundi nous retournons chez Netz pour dormir. Son coloc nous accueille à bras ouverts une fois de plus, nous sommes chez lui  chez nous. Le mardi est une journée affreuse. Yoël part sous une pluie battante à Ljubljana direction l'ambassade pour sourire et être patient. Il faut trouver un photographe compétent pour  des photos passeports réglées au millimètre, à cause des USA, changer de l'argent, retourner à l'ambassade tout cela sous la mousson slovène...Oui la Slovénie est un pays très vert et elle s'en donne les moyens: deux jours de pluie battante sans discontinuer. Pierre accompagne Netz à la pizzeria à midi...la grande classe pour seulement 1,50 euros. Les étudiants en Slovénie ont un statu très favorable. En plus des bourses qu'ils obtiennent, des logements à bas prix, ils peuvent aussi acheter des sortes de Tickets restaurants avec lesquels ils se tapent des purs repas pour rien du tout. Un peu comme le R.U. en France mais la c'est des vrais restos...ils peuvent choisir Pizza, Chinois, Kebabs...le grand luxe. Le passeport n'est pas prêt du tout et le fond un peu sombre de la photo semble gêner...quel détail à la c...

a Bref notre attente continue. Nous décidons de partir direction Bled, un lac au Nord, alors que le temps se fait plus clément... pour l'instant.

Plus nous avançons, plus le ciel est noir. Alors que nous suivons une route plus que fréquentée, le vent nous balaye et nous nous remémorons les paroles d'autochtones: n'allez pas à Bled si il pleut, il n’y a rien à faire... et là il pleut, ça y est. Alors que le moral est près des genoux nous rencontrons deux jeunes slovènes à vélo qui ont fait 40km pour voir des amis et s'en retournent chez eux. Ils nous montrent la route vers Bled. Il apparaît un coin de ciel bleu au loin...c'est sur, c'est au dessus du lac. Seldem et Aldine nous font parcourir les forets du Nord et nous quittent à deux pas du lac qu'ils ne descendent même pas admirer... l'habitude certainement. Nous sommes estomaqués: Bled ou un coin d'harmonie. Ces deux jours d'orages ont eu du bon, il a neigé au dessus de 2000m et les montagnes entourant le lac sont blanches de têtes et verdoyantes de pieds. Le ciel se couvre, il fait froid, nous dormons près du lac, bravant les hypothétiques interdictions.

Le soleil vient de se lever, c'est enfin une belle journée mais c'est sur il ne viendra pas nous trouver, l'ami Ricoré. Juste deux trois gatal et nous profitons du temps que la préfecture du Jura nous laisse (côté passeport) pour nous offrir une longue séance lecture au bord du lac, rendu plus magnifique encore par le bleu du ciel. Pour peindre un peu avec des mots, lisez cela et fermez les yeux (après parce que sinon vous ne lirez rien du tout): un Lac de Montagne, dont la couleur passe du vert des rebords au bleu des grands fons, entourant une île où les hommes ont harmonieusement construit des escaliers menant à une Eglise telles les marches du palais des festivals, ceci devançant un château du Moyen-Âge regardant dans l'eau, 100m en dessous de la falaise, tout cela encadré par des montagnes enneigées...vous obtenez Bled. Nous sommes d'accord sur la beauté du site et avec Iseo et la Croatie, c'est le plus beau paysage de notre voyage.

A 16h le téléphone nous apprend la bonne nouvelle, notre passeport est prêt, c'est la liberté. Nous voila repartis vers de nouvelles aventures après une pause qui finalement nous aura offert Bled... always look on the bright side of life

11 juin 2006
aNous roulons le coeur léger et les insectes collés aux dents, direction Ljubljana le soir même. Arrivés après l'heure de prohibition pour la vente d'alcool nous sommes tristes d'arriver chez Netz les mains vides... c'est, espérons le, la dernière nuit. Bien sur eux avaient pensé à fêter cela et les bières "de luxe" (les étudiants savent ce que cela signifie...) égayent notre soirée (mais trop d'alcool point ne faut !!).

Oh Zagreb la tant espérée ! Passeport en main enfin nous voilà. Piero guide le petit cortège le long du chemin de fer et la journée est faste en kilomètres (130 km en une après-midi, le rythme est élevé). Comme depuis une semaine, Zeus est peu clément, peut-être devrions-nous augmenter nos offrandes ? Nous sommes d'accord, mieux vaut un très bon repas à l'abri d'une branche quand il pleut qu'un seul raisin sec dans l'estomac sous la canicule. Bref nous gardons tout pour nous hahaha !! ( rire de méchants dans les films). Une famille près de Troblje nous invite à prendre un café, une bière, deux bières, des gâteaux, du chocolat, des pommes... les tiroirs s'ouvrent de tous les côtés et les placards claquent lorsque nous annonçons que nous devons les quitter. Nous repartons avec tant de victuailles que nos sacs craquent. La nuit est mouillée mais dans les vignes, nous nous disons que cela sert un peu. N'oublions pas pour autant le soleil ! Pas de vin local cette fois-ci.

Arriver dans une grande ville n'est pas chose aisée... L'avantage de notre position est que de toute façon nous ne savons pas d'où nous venons et nous n' avons aucun objectif à part être dans Zagreb. Ainsi impossible de se constituer perdus !!! Le centre de Zagreb et son ambiance de fête à l'occasion d'un match de foot sur grand écran nous accueillent. Nous quittons cette effervescence et retrouvons Yvan notre bienfaiteur du jour et du soir.  Il vit avec des charmants colocataires dans une maison, propriété d'amis. Il nous offre sa chambre, nous présente Ganja sa chienne qui (ceux qui connaissent les chiens comprendront) croit être enceinte depuis sa période de chaleur et est donc (inutilement) très protectrice, ces derniers jours, de ce qu'elle considère être son territoire. Les chiens nous accompagnent finalement beaucoup dans notre voyage et nous nous adaptons sans problème.

a Un bon repas partagé, Piero fait son retard dans son journal et Yoël accompagne ses hôtes pour un film typiquement Croate : "Les quatre cents coups" de Truffaut. Le cinéma est international et gratuit. L'ambiance est particulière, harmonie entre le bâtiment et la période du film. La soirée continue avec des bières pas chères dans un bar de la catégorie Squat. Les jeunes croates sont très ouverts et intéressés par beaucoup de choses. Leur anglais est parfait grâce à... la télé et le cinéma. Hé oui les films ne sont pas doublés et ils utilisent ce qu'ils apprennent à l'école, eux. Nous sommes pour une pétition contre le doublage des films en France, révolution pédagogique...

Le lendemain, dimanche, une belle surprise , thomas arrive à la gare de Zagreb. Il nous accompagnera quelques semaines à vélo.

a Après une matinée de langueur comme on sait si bien les faire, après l'usure des kilomètres, je me décide à regarder ma boite pour ne pas lire les e-mails FW et ne pas répondre aux e-mails urgents. Là, Piero tombe sur le mail de Thomas qui arrive dans 10 min à la gare. Il enfourche alors son vélo et fonce à en perdre un poumon dans une ville encore mal connue. La perte de son chemin sera finalement compensée par le retard du train. Il retrouve Thomas qui n'a pas oublié son fidèle destrier. Nous nous dirigeons vers la maison d'Yvan pour se ruer sur le délicieux comté que Thomas a ramené, et qui ne sera bientôt que des miettes. Nous profitons du répit que nous laisse la pluie pour vider quelques chopes, en compagnie d'américains, sur les terrasses penchées des collines de Zagreb. La soirée se poursuit par une ratatouille réussie et quelques grattements de cordes, arrosés de vin croate.

a Une courte nuit clôt le week-end et nous nous dirigeons au petit matin vers l'école française de Zagreb. Les déménagements successifs de l'école nous donnent du fil à retordre et notre persévérance commence à nous trouer l'estomac. Nous arrivons enfin, accueillis par le directeur sympathique qui bien qu'ayant refusé notre intervention faute de temps nous octroie 2 heures l'après-midi même ! Nous avons le droit à un petit déjeuner digne de ce nom et Thomas déguste son premier gâteau d'anniversaire. L'intervention à trois se passe pour le mieux et Thomas maîtrise déjà le jeu qu'on lui a enseigné le jour même. Notre départ est précédé d'une chaleureuse et impressionnante séance d'autographes.


aNous partons le coeur léger de ce contact qui nous transporte. Et comme le coeur nous remue les jambes nous nous envolons jusqu'à la nuit tombée, dans un village croate à 80 km de là. Nous sommes vite accueillis dans le jardin d'une famille pour y planter la tente. Puis on nous propose l'inrefusable, un dîner... Nous ne sommes que tous les trois à table car les croates mangent tôt, on nous sert copieusement et Thomas a même droit à un deuxième gâteau d'anniversaire. Nous terminons la soirée à chanter des chansons dans un vignoble qui surplombe la prochaine ville.

Nous partons le lendemain matin tôt, sachant que la journée sera longue nous pédalons sans ménagement.  Un contraste net apparaît à notre arrivée en Hongrie, la campagne s'allonge et les villages ne se succèdent que tous les 20 km. Nous essuyons quelques fortes pluies auxquelles nous sommes à présent habitués mais il faut remonter le moral de Thomas. Malgré tout il tient bon, nous finissons sous le toit d'un abri d'une des gares du lac Balaton, épuisés par une journée de 130 km.

aAu réveil nous nous apercevons que notre occupation nocturne du lieu n'a pas eu l'air de déranger ni les contrôleurs, ni les usagers, peu nombreux. Le train qui circule sur une seule voie quelque soit le sens, se charge peu à peu de plus en plus de wagons, et atteint sa longueur maximale lorsque le soleil est au zénith, puis son ombre décroît peu à peu avec la luminosité.

Nous nous mettons en route lourdement en suivant la piste cyclable du bord de lac, Thomas a mal au genou et la pluie achève le reste de sa motivation. Nous parcourons donc peu de km ce jour là, heureusement puisque nous aurions manqué une petite ville très jolie sur la péninsule. À notre arrivée le ciel se découvre enfin pour nous offrir un coucher de soleil superbe, nous campons sur la rive d'un petit étang, hôtes de moustiques affamés. Le sang allemand semble les ravir.

Thomas profite de ses habitudes plus matinales pour nous ramener le petit déjeuner, le soleil va briller aujourd'hui le genou de Thomas est déjà moins douloureux, le moral général est à son comble. Nous quittons le lac Balaton après l'avoir enfin vu splendide sous le soleil. Sur les petites routes qui mènent à Budapest nous multiplions les haltes, pour déguster un café, manger quelques gâteaux, gloutonner des fruits secs, bref nous vivons, cela ne nous empêche pas de parcourir une bonne distance. Lorsque nous nous arrêtons nous ne sommes plus qu'à 30 km de la capitale hongroise, qui fera rêver. La lune excite les chiens qui hurleront des berceuses toute la nuit.

L'arrivée dans les grandes villes est toujours difficile, spécialement en vélo. Des zone industrielles étendues, les 4 voies inévitables sont rarement équipées de pistes cyclables. Nous nous séparons à notre arrivée Yoël et Piero prennent le chemin de l'école française pendant que Thomas se dirige vers l'appart de David, un ami à lui. Auprès de l'office du tourisme, nous récoltons les informations et cartes dont nous avons besoin pour trouver l'école. Malheureusement trompés par notre informatrice nous parcourons 50 Kms dans la ville avant de trouver l'école qui va bientôt fermer. Nous faisons la pub de notre jeu avant de repartir et apprenons avec le proviseur le système qui permet le réseau d'éducation français à l'étranger performant.

aNous prenons le chemin du retour vers Budapest, peut-être un peu déçus de ne pas pouvoir faire une intervention, nous avons du mal à comprendre l’inflexibilité de certaine école. Mais peu importe car il nous tarde déjà de visiter la capital hongroise. Nous retrouvons Thomas qui, de son côté a attendu son ami David toute l’après midi sans rien à manger, à par quelques fraises. Chacun a eu sont lot de galère, on se trouve donc a égalité. David nous montre un peu la ville, nous décrit les monuments et nous raconte quelques bribes d’histoires dont j’ai déjà oublié les tenants et aboutissants. Notre pèlerinage nous mène à l’appartement de Deidre, notre hôte, qui nous accueille à bras ouverts. Nous somme propulsés directement dans son groupe d'amis, avec lesquels nous échangeons quelque mots sur les terrasses branchées de Budapest. La nuit ne sourit pas à notre pauvre Thomas car, faisant son malin à montrer à tout le monde comme il pédale sans regarder devant lui, il se paye le trottoir de front. L’obstacle d’à peine 10 cm qu’il franchissait à la vitesse démesurée de 5 km/h fait littéralement exploser la roue. Six rayons arrachés à la jante. Thomas gît sur le sol, dépossédé de son moyen de transport.

La matinée suivante consiste pour Thomas en la quête d’une nouvelle roue. Yoël et moi nous contentons d’un simple tour sur le marché. Nous laisserons quelque traces de salive sur la vitrine d’un fromager au prix exorbitant. Nous continuons la dégustation des produit locaux avec la foire aux vins. La découverte des vins hongrois nous pousse à la modestie, découvrant que la franche n’est pas le seul pays à produire de bons vins. Ce soir, chez Deidre, nous cuisinons pour dix un gratin dauphinois sous les conseils avisés de Hiroki, un japonais chef en cuisine italienne qui parcourt le monde depuis 9 mois. Après s’être resservi quatre fois, nous allons digérer dans les thermes les plus anciens de Budapest. Le hammam suffocant, le sonna cuisant et les bains mille températures, alternant chaud et froid, nous achèvent définitivement.

Un dimanche, après une nuit bien atypique. La grasse matinée est bien évidemment de rigueur et nous serions condamnés par le bon goût si nous n’en profitions pas. Un dimanche, donc, raccourcit a une après midi et une soirée que nous prévoyons de passer chez Cécile, une fraîche connaissance vivant à 30 Kms au Nord de Budapest, sur notre route pour Bratislava. Après une après midi bien chargée en télécommunication, nous faisons nos affaires , quelques photos avec nos hôte si colorés et en route pour Sentendre. Lorsque nous partons, la lumière jaune du soir illumine déjà le splendide bâtiment du parlement de Budapest. Piero tente l’affront ultime de garder une empreinte photographique de ce moment et là , c’est le drame: son guidon tourne sous le poids de sa sacoche avant et entraîne irrémédiablement l’arrière du vélo vers le sol. Sa jambe a cependant la bonne idée de se trouver entre sa roue avant et son cadre. Bien que fine, l’espace laisse ne lui suffit pas et la douleur est son message de arévolte. L’appareil se trouve hors de préhension et tombe irrémédiablement pour montrer que Newton avait raison... Est-ce qu’il savait réparer les appareils photos, Newton? Alors il aurait mieux fait de se la garder, sa gravité ! car à présent c’est notre instant qui est grave. L’appareil a choisit la vie en rose comme paradis, c est la fin de voyage pour le coolpix S4. C’est là sa dernière photo. Nous continuons malgré tout notre route, mais la nuit nous prend lorsque pour retrouver notre chemin, nous traversons un champs. Cécile nous accueille dans l’ONG qui la loge pour ses trois mois de stages. Nous ne pouvons dormir à l’intérieur mais nous rentrons néanmoins pour cuisiner un bon plat de pâtes aux milles épices. Autour d’un feu, nous dégustons avec Cécile la spécialité hongroise: ce sont des morceaux de gras grillés au barbecue sur du pain avec des oignons dessus.

"Du gras ? Du lard tu veux dire.
Non du gras.
Que du gras?
Oui que du gras.
Ha !"
Ouai, ça peu faire peur mais c est bon en fait.

aLe chant des moustiques retiennent Piero éveille une bonne partie de la nuit et le lendemain les piqûres de ces résidents des bords du Danube colorent notre peau.

Cette ONG est l’agence pour l’environnement en Europe Centrale et Orientale. Todd, responsable des stagiaires et de différents projets dans cette grosse organisation ( 100 employés) est intéressé par notre démarche et notre jeu. Le lendemain matin nous improvisons donc une petite réunion anglophone avec des collègues. Ils nous écoutent , puis nous les écoutons, c’est un bel échange. Bien sûr, leur projets sont beaucoup plus élabores mais ils apprécient tout de même notre action, la reconnaissance des pairs...

Nous reprenons la route sous un soleil de plomb, coupant le coude du Danube et gravissant quelques collines. Au sommet d’une d’elle, un Christ initie une conversation sur la religion, qui résonnera entre nos rayons une bonne partie de la soirée

Les moustiques nous effraient et les hauteurs vinicoles des bords du Danube retrouvé nous offrent un sursis, et un soleil de feu pour ses derniers instants de gloire quotidienne. Un autochtone nous offre une petite cuisine, de l’eau (horrible d’ailleurs) et un bout de jardin pour notre tente. Cette fois c’est Yoël qui risque l’aventure extra tentale. Infructueuse , ils sont trop forts ces moustiques, ils nous mèneront bientôt à la paranoïa. Nous sommes trois dans la tente, tenus de dormir tête-bêche, odeur de pieds assurée.

Au réveil, la lecture chauffée par les rayons cléments du matin se laisse apprécier. Puis notre hôte apparaît avec un nouveau visage et la discussion tourne rapidement autour des trophées accrochés sur le mur de sa cuisine: des prix de Jury pour du vin. Ni une Ni deux, le ventre vide à 10h du matin , il nous sort sa production, un riesling un peu acide mais pas trop, appréciation bidon convenons-en, nos bouches d’oenologues ne sont pas expertes. Quoi qu’il en soit, deux heures plus atard nous continuons notre route vers Bratislava. L’objectif du jour (s’il en est un) est la ville de Gyor et la possibilité d’acheter des chapeaux. Nous y parvenons rapidement mais notre quête est vaine, pas de chapeau Old fashioned comme nous aimerions. Nous nous vengeons sur la bière Hongroise à 0,70 euros la pinte, bercés par une performance sportive française bien peu intéressante. Fleuretant avec l’état d’ébriété, nous ne roulons que très peu pour sortir de la ville, proche de la frontière Slovaque (le Danube encore lui) et les moustiques nous ravagent. Nous montons notre abri en 10 secondes et Thomas, le plus allergique aux moustiques, se jette dedans alors que nous tentons de cuisiner. Ils piquent à travers tout, rien ne les arrête. C’est un véritable champs de bataille ; et ils gagnent : nous cuisinons dans la tente. Chaque ouverture de la moustiquaire est précédée d’une synchronisation des montres. Ils sont là, ils nous voient, ils nous attendent le dard en avant... Mais nous avons gagné ! Nous sommes rassasiés et à l’abri. Bonne nuit.

Notre estimation de kilomètres à effectuer pour atteindre la capitale Slovaque étant erronée nous gagnons un jour sur le temps prévu et arrivons mercredi. Fillip sera notre hôte. Il fait royalement beau sur Bratislava et le Jazz des concerts fête notre arrivée. La ville est fraîche et seulement un peu en travaux, il semble y faire bon vivre. Nous commençons par la bière de rigueur avec Fillip, puis il nous retrouve chez lui pour un dîner à préparer. Une soirée bavardage initie une nuit paisible. Le lendemain le programme est libre.

L intervention à l’école primaire aura lieu le vendredi matin et il nous faut préparer le jeux, puisque cette fois ils seront nombreux. Thomas doit acheter son billet de train, Yoël de cassettes pour la camaera, Piero ... rien, son appareil est cassé ! Le menu du soir est crêpe et nous nous remplissons la panse, excusez nous l’expression. Certains disent que ce que l’on fait subir aux oies pour obtenir le foie gras est horrible, je crois que Piero donnerais tout pour être à leur place... vous imaginez? L’équivalent de 10kg de pâtes en trente secondes... le rêve. (le ton est bien sur celui de l’Ironie, précision pour les gens possédant la fibre végétarienne sensible). Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’au cours de notre voyage, nous avons rencontre de nombreux végétariens, voir végétalines et que cela sensibilise à la consommation de viande. Nous ne sommes pas végétariens mais écouter nous rappelle nos abus et rééquilibre notre plaisir avec notre besoin: de la viande tous les jours, c’est trop.

Nous élaborons le jeu des pays en travaillant les règles. Elles seront un peu plus compliquées pour les CM. Cela prend beaucoup de temps de créer des règles de façon à garder un certain contrôle sur l’issue du jeu. De plus il ne faut pas que la stratégie prenne le pas sur le message écologique que nous voulons faire passer. Bref, nous nous couchons vers 2h alors que le réveil sera matinale.

 

26 juin 2006

Nous nous prenons à notre propre jeu, notre plan de secours est : bon on se regarde et si ca marche pas du tout on reprendra le jeu normal. Nous prévoyons déjà l'anarchie à venir.

aSept heures, branle-bas de combat, il nous faut encore trouver l'école. Filip, fatigué la veille, a dormi dans la cuisine pour nous laisser travailler dans sa chambre... Là où l'hospitalité n'a plus de limite. Nous nous demandons si nous ne prenons pas trop l'habitude et avec elle nos aises. Pour le coup il a vraiment insisté...
Trois vélos le matin dans Bratislava, nous atteignons l'école où nous commençons avec les plus jeunes. Cela fait toujours étrange de rentrer de ce monde Francophone après une semaine de contact en anglais, allemand, hispano-slovaque...Ce qui se passe dans cette matinée ne peut être décrit ici. Ce ne serait que des mots en l'air. La camera sera un bien meilleur témoin... La suite dans le prochaine épisode.

aPar contre nous pouvons développer notre impression première en rentrant dans la classe: ils ont l'air vraiment chaud en cette fin d'année... Cela pimentera le jeu, Piero adore ça. Le message passe vraiment très bien, les enfants sont très réceptifs et intègrent facilement les concepts que nous abordons puisqu'ils ont déjà travaillé dessus avec leur institutrice.

 

Revenons sur ce que nous venons de dire. Il peut paraître en fait important de trouver quelques phrases pour qualifier ces interventions, ne serait-ce que pour les instituteurs et les enfants qui lisent ceci.

Avec les plus jeunes nous avons développé le jeu normal. Ils étaient clairement plus nombreux que d'habitude et la discussion introductive les rend un peu passif, pas facile de faire parler chacun. Tout de suite apparaissent les plus rapides, les plus à l'aise, les plus rêveurs, les bavards, les timides... Beaucoup de sourires avant tout. Nous entamons ensuite le jeu et chaque pays avance à son rythme. Nous devons garder une certaine homogénéité malgré tout. aComme les fois précédentes, les enfants saisissent l'intérêt des énergies renouvelables et la discussion finale sur les gâchis du quotidien vient d'elle même. Il serait vraiment intéressant de savoir s’il leur arrive après d'en parler lorsqu'ils voient quelqu'un "gâcher".  La première étape est bien sûr celle où ils agissent sur leur propre comportement mais la plus importante est ensuite celle de la propagation du message.

Avec les plus grands, le message passe très vite dans l'introduction grâce à leur connaissance du sujet déjà cité plus haut. Nous nous lançons dans notre jeu, expérimentateurs que nous sommes. Une page oueb (c’est pour la sauvegarde de la langue française) est en construction sur les explications des règles. Les anciennes sont déjà sur www.campagne-eden.org dans la rubrique fiche d'activité en haut à droite puis dans jeu sur l'énergie. Ce jeu s'appelle "Le Jeu des Pays“. Notre développement du jeu sera détaillé prochainement. 

Voilà, une photo de classe un peu pressée, des au revoir chaleureux, nous partons pour faire un Beach volley avec un enseignant très sympathique qui nous invite ensuite à manger. Un lac de banlieue nous offre ensuite ses plages naturistes et la lecture va bon train pour nous, simples voyageurs. Thomas nous initie à un jeu de cartes de motard mais nous rentrons au centre ville, toujours sans moteur.

aPlusieurs personnes nous avaient conseillés le Slovenska bar dans une rue plus qu’en travaux. Nous trouvons la rue: seuls les artistes de cirque semblent pouvoir y circuler tant les planches  sont étroites  pour franchir les tranchées.  Enfin le bar! Nous nous perdons presque dans cette immensité dédiée à la bière. Tout est fait de bois et de pierre apparente et non tout est fait pour boire et de bières apparentes. L'ambiance y est rythmée par quelques écrans géants relatant les exploits footballistiques et surtout par les champs anglais des "easyjeters".

 

Définition: Un easyjeters est une personne qui sait qu'il existe des compagnies aériennes qui réduisent les frais de façon incroyables en utilisant internet par exemple pour distribuer les billets. Le billet de Londres à Bratislava est donc donné. L'easyjeter souvent aime la bière. Il part d'Angleterre ou d'ailleurs le vendredi après midi, atterrit dans la soirée, fonce dans un bar et bois sa pinte à un demi-centime d'euro, puis une autre, puis une autre. Il dort à l'hôtel, remet ça le lendemain, et repart le dimanche... belle visite de Bratislava)

Filipe et son amie Barbara nous rejoignent dans ce bar et nous font partager les alcools locaux, entre alcools de fruit et bière typique. Nos papilles atteignent le septième ciel lorsque nos lèvres laissent s'infiltrer un filet d'une bière brune: la čečit knavit. Vraiment la meilleure bière que nous ayons goutée. La soirée bien arrosée se termine à quatre heures du matins dans un karaoké slovaque délirant. Le jour pointe son nez lorsque nous fermons nos yeux. Il nous faut partir le lendemain mais internet retarde nos premiers coup de pédales: nous bous choyons, il ne faut pas croire!!!

 

aVienne est à 70 kilomètres de la capitale slovaque et notre départ tardif (4h de l'après midi) nous laisse entrevoir une arrivée entre chien et loup. En fait au détour d'une photo d'éolienne, nous perdons Thomas. Nous le cherchons une heure avant d'hésiter à reprendre la route. En effet, il est déjà 8h30 et il reste 35km. Aucun moyen de prévenir notre hôte qui nous attend... Nous roulerons de nuit sur Vienne. Lorsque nous arrivons chez Dominique, il est 11h. Difficile de sourire bien que cela nous fasse très plaisir de le rencontrer. Une fois le ventre plein et libérés des cyclistes, nous commençons à parler ou plutôt à écouter et  à apprécier son travail de photographe. Il étudie l'histoire de l'art et a pour hobby la photographie. Plus qu'un bon coup d'œil et une bonne technique, il a des idées créatives telles que la superposition de diapos, la déformation optique à la loupe... Son album est surprenant et vraiment appréciable. Il est déjà tard et son vin rouge d'étudiant nous aide à fermer les yeux.  aUn dimanche à Vienne nous est proposé. Une ballade pour quelques glaces et quelques paniers de baskets  nous font découvrir une ville où le luxe et le grandiose prédomine, amateur de détails s'abstenir. 

Le soir Dominique nous emmène dans un bar où jouent chaque soir différents groupes. Nous apprécions d'abord la performance d’un groupe local : beefcakesuckers. Yoël tombe sous le charme alors que Thomas , Pierre et Dominique sortent siroter leur bière en terrasse. Ce groupe  est compose de trois vraiment bon musiciens, un batteur déchainé et varié, un bassiste rythmique et vibrant et un guitariste faisant chanter sa guitare. Des riffs RATMiens flottent dans l'air, comprenne qui peu. Dehors une petite foule se tasse près de la porte d'un autre concert au début payant mais à présent porte ouverte. On nous apprend que le Clavier de REMa est ici. Nous rentrons en voyons avec le sourire qu’en effet il y a un beau clavier à l'intérieur. Bien sûr, le membre du groupe REM est là aussi mais il a emmené sa guitare dehors et joue sans micro au milieu de la trentaine de personnes restante. 

 Son image de rebelle romantique, mais tellement sympathique, inspire le respect et nous nous couchons pachypedo (fatigue en argot mexicain).

Nous nous levons de bonne heure pour élaborer un copieux muesli, devenu depuis peu notre petit déjeuné traditionnel. Du temps passé encore sur internet pour vous donner des nouvelles et surtout pour donne encore du travail à Colas. Il mérite de vraies salutations pour son travail magnifique de mise à jour du site. Merci colas. Bref trois petits tours en ville pour trouver des chapeaux ... aNous tombons dans un magasin magnifique: seconde main et mauvais goût sont au rendez-vous. L'essayage d'habits ridicules est obligatoire et nous quittons les lieux riches de deux beaux chapeaux. Le soleil n'a qu'à bien se tenir... Thomas nous entraine sur les routes de Prague. Pour lui c'est beaucoup plus simple de partir de la capitale Tchèque. Son billet est réservé pour le vendredi, ce qui nous oblige à tenir un rythme élevé pour assurer l'arrivée a temps. En effet, il y a près de 300km apour joindre les deux capitales. Les Autrichiens et les Tchèques ont eu la superbe idée de répertorier les petites routes de campagnes peu usitées mais praticables et d'y baliser des chemins cyclables. Ainsi nous suivons les formes de collines tchèques qui nous rappellent plutôt celles des montagnes russes (vestiges improbables de l'URSS?). Pourquoi monter et redescendre tout le temps ?, autant aller à plat... c'est comme faire son lit le matin pour le redéfaire le soir. Nous goutons au passage à quelques spécialités, notamment une goulache sur crêpe tout à fait succulente. Les petites villes tchèques ont beaucoup de charme et le voyage sans guide de touristes nous fait certes manquer certaines choses, mais nous surprend souvent. Par exemple une halte à Slavonice pour un aréglage technique nous offre une ville aux maisons travaillées dans un contexte toujours rural, doux amalgame. 

Prague nous ouvre ses bras jeudi soir. C'est le dernier à trois et Maria aet Petre nous épargnent une nuit à la belle étoile ou plutôt au beau lampadaire au plein centre de la Ville d'Or. Nous leur faisons découvrir les crêpes avec fromages, viandes, et légumes. Piero joue les prolongations, seul dans la cuisine remplissant son quatrième estomac.

 

 

 

4 juillet 2006

Nous devons nous réveiller de bonne heure pour quitter l'appartement des instituteurs, les excès de zèle chez les élèves Praguois obligent nos hôtes à partir de bonne heure. Encore semi assoupis, nous prenons le petit déjeuner sur la place de l'hôtel de ville de Prague, pour ceux qui n'y sont pas allé c'est magnifique, pour ceux qui y sont déjà allé ils savent de quoi je parle. Nous finissons donc les crêpes que Pierro a cuisinées la veille jusqu'à une heure impossible et je corrige ce que j'ai dit sur son quatrième estomac.

aNous visitons la ville qui en cette période ne semble vivre que pour le foot. Les vaches que Pierro avait vues lors de son premier passage à Prague ont disparu, peut-être sont-elles parties brouter les pâturages mexicains. Nous faisons un repas d'adieu... Thomas prend sont train dans quelques minutes, nous profitons encore de sa présence pour un goulach et quelques pivo. De grandes empoignades et des "bon courage" réciproques en guise d'adieux. Nous continuons notre voyage, lui entame un autre, le voyage vers la vie active et son premier boulot. Le train s'éloigne et nous nous redirigeons vers le centre de Prague, ses cloches, son château, ses tours gothiques et ses façades baroques, et ses touristes qui envahissent déjà la ville. Nous siestons (du verbe siester: faire la sieste) près du pont Charles; rattrapant la nuit trop courte. L'esprit reposé, nous visitons une exposition de photographie d'une journaliste tchèque: les images bouleversantes des massacres en Afrique, des prisons en Afghanistan, des lutteurs indiens et des hôpitaux en Ukraine. La gorge serrée par ses images intenses, nous continuons nos déambulations. L'heure de notre rendez-vous avec notre nouvel hôte a sonnée, c'est une fille qui s'appelle Ludmilla et qui mérite une palme pour son hospitalité. Arrivant un peu nous discutons en cuisinant puis aller nous coucher. Le matin suivant, le besoin ade communication avec l'extérieur se fait sentir en nous, nous mettons en quête d'internet gratuit. Nous ne rentrerons que le soir pour cuisiner le dîner. Au menu "Poulet à la rache" et "Clafouti aux cerises", nous improvisons le poulet au beurre de cacahuètes sans beurre de cacahuètes, mais pour remplacer ça, une masse informe de cacahuètes écrasées préparées par nos bons soins. Mais l'échec n'est pas total, puisque que nous extorquons de toute la tablée des compliments sans grimasses. Cette fameuse tablée, composée de Ludmilla, de sa coloc et cousine Pavla, d’un finlandais autre membre d'Hospitality Club et nous, pauvres français représentant le pays de la bonne cuisine. Nous finissons la soirée dans un parc qui surplombe la ville aux milles clochers, à côté de cet énorme métronome qui s'est arrêté, je respire une vague de nostalgie. Le lendemain, nous annonçons notre départ pour la soirée. Nous commençons par un petit déjeuner trop copieux comme il est de tradition un dimanche matin. Le temps semble nous inviter à accompagner Ludmilla au lac, retardant le départ pour ne pas la quitter. Sur le chemin, qui ne fait pas plus de 5 Kms, Pierre casse une nouvelle fois le dérailleur arrière. Le vélo choisi pour nous de rester, ce qui ne déplait à personne. aNous repartons, l'orage menaçant, nous réfugier sur la terrasse du Fractal Pub où Ludmilla nous donne quelques leçons de backgammon. La journée se termine sur des parties endiablées de Belote.

Le matin suivant, Pierro part pour la réparation de son vélo tandis que Yoël, lui, raconte sur internet nos dernières aventures. Nous nous retrouvons, nos tâches accomplies, pour une partie de pétanque. La première de Ludmilla. La nuit se fait plus obscure et le terrain n'est toujours pas éclairé, nous nous passons donc les lunettes entre myopes, une seule paire pour trois. Une fois l'obscurité totale, le lancé devenant dangereux pour les passants, nous nous contentons d'observer ales danseurs montés sur roulettes, une mode naissante à Prague. Les bâillements nous éteignent devant un mauvais film. Le lendemain, nous embrassons longuement Ludmilla, sa gentillesse nous manquera. Il y a des personnes ainsi, ou peut être est-ce la situation qui le veut, avec qui la connexion est directe et avec qui les moments passés, bien qu'ils soient courts, sont intenses. Ludmilla fait partie de ces personnes.

aNous partons et Prague, qui ne veut pas nous laisser partir, nous enlise dans ses banlieues. Nous nous en échappons pourtant et nous retrouvons dans la campagne tchèque. Le soir un orage nous rattrape, il lance au dessus de nos têtes de grandes vagues de nuages gris formant des strates. Un vent violent nous pousse, nous aidant à grimper les collines. Les arbres, eux tentent de résister au souffle et plient tant qu'ils le peuvent, tandis que de grandes vagues rapides parcourent les champs de blés. Nous trouvons refuge dans un pub qui borde la route, évitant ainsi la pluie battante, à temps pour déguster la victoire de la France contre l'Espagne. C'est le genre de Troquet de campagne où toutes les générations se retrouvent pour boire la bière, véritable institution en République Tchèque. Nous sommes invités à la table de jeunes tchèques, nous communiquons avec un anglais basic qui n'empêche pas quelques fous rires. La nuit déjà bien avancée nous quittons le pub pour un jardin où nous sommes invités. Le lendemain matin Pierro, malade, souffre du ventre et met toute une journée pour se remettre. Nous ne quittons cette ville que tard dans la journée pour planter la tente à a30 Kms de là, dans le terrain de foot d'un petit village.
Le réveil se fait avec des fourmis dans les jambes. La veille n'a pas été fructueuse en kilomètres et bien que nous ne soyons pas pressés, Cracovie ne va pas nous attendre éternellement! De plus nous sentons que notre temps en République Tchèque est révolu, c'est dit, nous franchirons la frontière polonaise aujourd'hui. Plusieurs chemins s'offrent à nous et Pierro nous dirige avec maestria, évitant les montagnes. Nous entrons donc en Pologne par la porte de secours et demandons l'hospitalité jardinale d'une famille Polonaise. Ils nous offrent leur tente grand luxe: nous y avons chacun notre chambre! A peine un oeil fermé que déjà la pluie tambourine sur la toile plus rapidement qu'une double pale de groupe de Hard rock. Il pleuvra toute, toute, toute la nuit et le matin suivra la tendance a'saisonnière'. Notre rayon de soleil vient d'une petite tête qui rentre dans la tente et nous invite au chaud à l'intérieur. En réalité nous rentrons dans un théâtre où se joue une pièce digne de Molière... Les protagonistes sont Daniel et Anja, jeunes mariés parents d'une petite Nicolae, la mère de Daniel énergétique et souriante et sa propre mère (donc arrière grand mère), tenant à bout de bras toute la maison et trouvant le temps de rire avec la plus petite. Anja se plaint en riant que son mari ne fait rien, raconte que sa fille a peur de nous mais que dans dix ans, elle nous sautera dessus :-). Elle ponctue ses phrases par AAH Massacra! (typiquement polonais) ajoutant l'aspect dramatique à la scène. L'allemand, l'anglais, le français se mêlent mais les sourires et les gestes offrent tous les messages. aUn bon potage puis quelques cafés et verres de vin plus tard nous reprenons la route pour nous perdre. Nous nous retrouvons finalement en lieu et place escomptés et même la pluie qui continue de se faire remarquer ne nous ralentit pas (les collines suffisent nous direz vous...).
Nous roulons et Cracow ne semble pas se rapprocher. L'orage de fin d'après midi passé, nous roulons tard dans la nuit car le temps est plus clément. Il nous rappellera à ses humides punitions lors de notre préparation de repas atypique: riz, épinard et bleu. Nous ne nous sommes pas dit un mot ce jour là, c'était le thème de la journée. Il est important que vous puissiez imaginer vivre avec quelqu'un presque deux mois sans se quitter. aAlors imaginer vivre toute une journée avec une personne avec interdiction de lui dire un mot! C'est très enrichissant, d'abord sur les dialogues intérieurs et puis aussi pour le langage des signes (d'urgence!). Cependant un jour c'est déjà beaucoup, nous attendrons avant de retenter l'expérience, peut-être pour une évolution: ignorer l'autre.
Muesli, montage de tente, soleil du matin, au chaud dans le sac de couchage, rêves incertains et pluie sur la toile, tout cela à remettre en ordre à votre guise, précède notre départ matinal quotidien. Après une centaine de kilomètres sur les petites routes polonaises (accessibles grâce à la carte de Pologne donnée par Daniel), une pédale grince puis craque. Pierro ne roule plus que sur un pied et nous parcourons quelques kilomètres avant qu'il ne s'aperçoive que ça suffit... Nous nous retrouvons sales et disons... odorants au beau milieu d'une fête populaire où ballon de baudruche, musique traditionnelle et odeur d'huile (couvrant heureusement la notre) sont à l'appel. Un petit repas pour nous apercevoir que la vie est plus chère ici et nous nous trouvons un petit bar bien vide pour une combinaison gagnante: aTélé bière foot! Deux jeunes polonaises nous abordent et nous invitent à les suivre alors que Zidane finit ses exploits mais toute notre bonne volonté (et nos accoutrements) ne nous permet de les accompagner danser. Nous dormons à la belle, dans un champ, tels deux vagabonds heureux.
Une pédale cassée vous disiez? Hé bien, trouvons l'échoppe appropriée! Tiens, tout semble fermé dit l'un, peut-être parce qu'on est dimanche rétorque l'autre... Alors le miracle advient.

A un passage piéton, un petit monsieur nous aborde en Allemand et... (merci Frau Flatot et Frau Giboudot au passage), il s'avère être un inconditionnel du vélo. Il a 78 ans et nous fait monter dans son salon-musée où la petite reine est roi. aIl nous donne au passage deux pédales et quelques souvenirs vélocipédiques. Alors que nous entamons notre café préparé avec soin par sa tendre Teresa, nous nous rappelons qu’Ewald (l’ami en question) avait demandé à un de ses voisins de surveiller les vélos en bas, seulement pour cinq minutes qu'il lui avait dit!! Yoël court pour le libérer de sa tache mais le bon bougre ne comprend que le polonais et continue à veiller au grain. Il se fatiguera nous pensons. Parfois la barrière de la langue est trop haute à sauter.
Les au-revoirs sont touchants. En quelques heures nous avons eu l'impression de pénétrer dans leurs vies, de se retrouver petits enfants venant voir leurs grands parents, partageant leur passion. Ewald nous indique la route pour Cracovie, qui n'est plus très loin. Sur la route se dresse Osviecim, rebaptisé il y a 60 ans Auschwitz. Nous passons une après midi hors du temps dans le camp. Difficile d'écrire, le recul nous aidera peut-être... juste quelques mots: le vent souffle et les oiseaux volent toujours. La nature pardonne.

 

13 juillet 2006


aNous avalons les kilomètres direction Cracovie, connue pour être la très belle petite Prague, mais l’impatience n’existe pas en voyage, juste l’envie. Comme souvent nous préférons nous arrêter quelques kilomètres avant l’enfer urbain. A la recherché de gens sur leur terrasse, nous nous enfonçons dans les graviers d’une maison sous les regards perplexes de ses propriétaires. Aucune langue en commun mais le sourire de la mère de famille nous ouvre le jardin. Derrière deux petits garçons nous regardent monter la tente, perplexe mais curieux. On jongle, on shoot dans un ballon et vite l’amitié simple autour du jeu se crée. Radek, le plus petit de la famille, passera beaucoup de temps avec nous à notre grand plaisir. Une voisine parle le français parfaitement et nous sert d’interprète pour le thé du soir avec notre hôte .Les deux femmes asont très sympathiques et les enfants qui tournent autour font l’animation, répondant à leur mère une petite phrase que nous devinons être: “j’ai pas sommeil!” (sûr que cela rappelle des souvenirs à chacun). Ils nous ont adoptés. Finalement nous dormirons là le lendemain aussi et ferons l’aller-retour à Cracovie dans la journée. ‘Prendre le temps’ sont nos maitre-mots lorsque nous ouvrons lentement les yeux. La musique règne en reine dans la ville polonaise. Elle se faufile dans les petites rues de la vieille ville, rafraîchit les églises et se répercute sur les murs du palais royal. Doucement bercés par le vent, nous nous retournons en campagne pour quelques notes de guitare avec Radek. Seul le rythme l’intéresse, un batteur né. Nous n’aurons pas vu tout de Cracovie, ni visité ses musées et manqué certainement des centaines de choses mais l’après midi fut si douce que c’est ainsi que nous voulons voyager. Les efforts touchants de Sylvia en allemand donne des discussions lentes et dictionnarisées mais si précieuses… Le lendemain internet nous attend. Etonnement ce sont les journées passées à raconter que nous n’avons pas à raconter.
aQuelques kilomètres pour sortir de la ville et un électricien nous accueille dans le jardin derrière sa maison en construction. Il y dormira, un matelas sur le béton. Nous lui avons propose de l’héberger dans notre tente… de toute façon nous dormons dehors si les moustiques nous laissent en paix. Le premier feu de notre voyage danse et éclaire nos visages, discutant en allemand. Nous jetons de temps en temps un coup d’oeil à la petite télé qu’il a sorti pour regarder l’Allemagne jouer. Demain il faudra rouler dans l’espoir de peut-être retrouver Martin et Audrey à Varsovie.
Les kilomètres sont faciles en ces journées de soleil. Une bonne pause est nécessaire au zénith et les siestes sont réparatrices. Une chose nous choque: la présence de l’alcool partout autour de nous, des hommes ivres sur le trottoir, à la plage, dans la rue en plein au milieu de l’après midi. Il est interdit de boire de l’alcool dans les lieux publics en Pologne et malgré cela les enfants voient ces adultes tituber.
Nous rendons grâce à la souveraineté matriarcale qui nous accueille le soir même. Ces femmes qui dirigent la maison nous offrent à manger des galettes de pommes de terre (et oui des flutas!) et l’homme sur place joue son rôle en nous fournissant bière et chips pour le match… deuxième radio bière foot! Un chien en cage perturbe un peu notre nuit étoilée. Deneb du Cygne brille de tout feu et Véga de la Lyre se pâme, les avez vous vues?

 

19 juillet 2006

aNous quittons les profs d'allemand pour continuer notre balade en vélo, non après s'être farcie la panse du petit déjeuner qu'on nous a préparé. Pologne, Pologne, une hospitalité à faire rêver, on serait presque aussi bien reçu ici que dans sa propre famille. A force d'habitude on commence à prendre goût à cette générosité. Il serait fâcheux qu'à force de se faire choyer nous commencions à refuser une herbe trop sèche ou un café qui n'est pas accompagné de biscuits. Bien sûr cela n'arrivera pas car nous nous apprêtons toujours au pire, et c'est à chaque fois avec une joie et une naïveté toute retrouvée que nous apprécions l'hébergement que l'on nous offre. La route est facile et le vélo semble avancer tout seul. Comme la chaleur est écrasante nous trouvons pour déjeuner une charmante rivière qui nous accueille le temps d'un sandwich et d'une sieste. Notre repos se trouve néanmoins perturbé car au milieu des familles tranquilles, on peut entendre gueuler quelques dadais imbibés, ce qui est malheureusement fréquent en Pologne.

a Ces alcooliques à l'halène agressive mettent environ une demi-heure à comprendre que nous ne parlons pas polonais et que de toutes façons on ne veut pas les voir. Contraste déprimant face à d'autres personnes que nous avons rencontrées. Le soir nous arrivons à 30 km de Warsow où nous plantons notre tente. Encore une fois l'accueil est exceptionnel, malheureusement nous ne trouvons pas de langue commune et c'est dans un brouhaha de geste et d'onomatopées que nous communiquons. Un chien et un chat, encore bébés, participent joyeusement à la discussion. Ici il y a un puits et l'eau potable se puise, nous, par contre, n'épuisons pas les amusements de ce rite champêtre. Bah oui on s'amuse comme on peut.


Nous continuons le lendemain vers Warsow la ville bétonné à souhait, regorgeant d'architecture Stalinienne, possède anéanmoins un petit centre qui dévoile quelques charmes. Partout ont fleurie des expos photos que nous regardons avec admiration. Nous tombons sur une colonie de vacances de jeunes français qui voyagent à travers l'Europe pour retrouver l'espion qui détient le manuscrit de Léonard de Vinci. La fiction a bien pris et nous sommes soupçonnés d'être le dit espion. Un bref interrogatoire nous met à l'abri de tout soupçon. Nous quittons la jeune bande pour nous assoire quelque instant près d'un étudiant polonais qui finance ses vacances en jouant de la guitare dans la rue, Yoël l'accompagne un peu. Comme la nuit commence pointer nous quittons la ville. Nous trouvons refuge dans un jardin infesté de moustique mangeur d'homme, nous nous réfugions  derrière la moustiquaire à travers de laquelle les bêtes féroces passent leurs trompes tentant désespérément de nous piquer.
Le lendemain matin nous prenons plein nord, croisant et décroisant la campagne polonaise, jusqu'à un petit village, où pour ala première fois en Pologne aucune maison ne nous accepte. Enfin tranquille nous allons poser le campement dans un champ voisin. Le lendemain c'est à peu près la même chose ; vélo toute la journée avec une longue pose le midi pour éviter la chaleur et le soir nous trouvons un village qui semble hospitalier. Nous demandons le campement à la lisière du village où quelques femmes discutent dans la fraîcheur du début de soirée, sous le regard protecteur d'un gros chien de l'une de ses races qui ressemble au St Bernard. La premier qui ne semble pas rassuré pas notre présence veut nous envoyer sur le terrain de foot à l'autre bout du village, une autre plus gaillarde nous accepte volontiers et nous présente son jardin, lui aussi habité par un St Bernard ; à côté de l'énorme peluche un petit hargneux que l'on appelle chien également mais qui selon toutes apparence n'appartiendrai pas à la même espèce. Nous commençons à manger, prévoyant de passer au village pour regarder la final de la coupe du monde, quand déboulle la voisine. Arrivant de l'autre côté de la rue elle retrouve ses 20 ans et enjambe d'une foulée la barrière, comme elle l'aurait fait d'une haie sur un stade olympique, pour nous prévenir qu'il y a eu but de Zidane. Les choses s'accélèrent et nous nous retrouvons peu de temps après dans la pizzeria qui diffuse l'émission sur écran géant devant petits et grands, bière à la main. Voyant que le mach se finirai au penalty nous quittons la pièce, laissant la connaissance du résultat à ... plus tard.
Nous arrivons maintenant à la région des lacs où chaque rayon de soleil trop puissant est une excuse pour une pause et une nouvelle baignade. Nous dégustons quelque mets locaux dans un restaurant bon marché. Nous finissons la journée près d'un parc naturel, nous sommes accueillis dans un champ par des étudiants de Tichki qui sont réunis pour 2 semaines de kayak. aLa soirée est ponctuée d'une partie endiablée d'ultimate, d'une baignade et d'un tour en kayak, le tout avant de se retrouver autour d'un feu à chanter des chansons, jouer la guitare, et siffler un peu de vodka.
Le lendemain matin nous filons dans une piste sableuse vers un monastère qui surplombe le lac. Comme la monnaie se fait rare et que nos estomacs se creusent, nous passons la frontière avec la Lituanie, roulant en direction de Vilnius qu'il nous faut atteindre pour le lendemain soir. Nous trouvons refuge dans à l'orée d'une petite ville dans le jardin d'une ferme. Nous frappons à la bonne porte car l'accueil est charmant, le père de famille possède un dont pour la communication car bien que ne comprenant pas un mot de sa langue et lui de la notre nous conversons un moment avec de humm hummm et des mimiques dignes du cinémas muet. La mère de famille nous sert les délicieuses fraises du jardin, l'eau fraîche de leur puis vient remplacer l'eau verte de nos gourdes que nous trouvions dans la région des lacs et qui commençait à nous ronger les boyaux. La nuit est chaude et Pierre ne dort pas. Le matin nous tardons à partir car le temps s'est levé et la pluie tombe à grosses goûtes. Sur la route vers Vilnius, tantôt sous la chaleur écrasante, tantôt en vent de face, nous découvrons un paysage désert, peuplé d'un petit village tout les 20 kms. La route droite traverse des forêts et des plaines où le regard peu s'étendre sans rencontrer de construction humaine. C'est plat, triste, seul et sincère, sous couvert de nuages qui vous cuit à la vapeur, c'est magnifique.


24 juillet 2006

Vilnius nous attend, nous attendons Vilnius. Le vent joue contre nous, juste au moment où nous nous disions: ‘Tiens! Nous an'avons eu aucun problème avec le vent durant tout notre périple...’ Il est très susceptible en fait et peu miséricordieux. Une bière, une pause, nous le laissons se rendormir et en profitons pour joindre Vilnius et Vilma. Elle nous accueille à bras ouverts et, à peine arrivés à son appartement, nous laisse les clés et retourne à l'enterrement de vie de jeune fille d'une amie. Nous sommes invités mais Morphée nous tente et nos yeux se ferment. Vilma a beaucoup voyagé, elle vient d'acheter cet appartement et n'y vit pas beaucoup apparemment. Pas le moindre moyen de cuisiner chaud (ni plaques ni four), un simple matelas en tant que lit et les cartons supposés rangés en guise d'armoires. Nous ajoutons un peu de désordre à ce souk avec nos affaires.
Vous connaissez à présent notre rythme de vie lorsque nous arrivons en ville. Les grâces matinées sont de mise puis la quête ainternetale bat son plein. Labibliothèque nationale nous ouvre tout d'abord ses portes mais il y est impossible de consulter les e-mails, alors en écrire... Nous nous rabattons sur un internet coffee où la chaleur et le grondement du ciel nous poussent à rester sur nos chaises. Finalement nous sortons et les premières gouttes tombent... sombre destin. Nous nous réfugions dans un supermarché (très visité à Vilnius cela dit...) et acceptons de rentrer sous la pluie après plusieurs minutes d'attente. Vilma nous invite dans un bar ou nous rencontrons moult personnes et les conversations vont bon train. Nous apprenons sur la vie Lituanienne, les relations avec leurs voisins, l'influence des pays scandinaves. Demain nous visiterons Vilnius.

Nous sommes guidés par Vilma vers une église baroque que Napoléon voulait prendre sur sa paume et ramener en France. Nousa tournons un peu et tombons sur une cathédrale que nous pensons être la merveille en question. Nous rentrons et doutons fortement des goûts du corse... cela ressemble à une banque. Puis en examinant mieux la carte, nous tombons sur le lieu désiré. Deux églises se côtoient, l'une est fermée, l'autre nous ouvre les bras et nos yeux s'écarquillent. Rien n'y est faux, nous sentons que l´histoire a touché ses murs, ses peintures, sa voûte. La charpente est une toile d'araignée guidant l'oeil inévitablement vers sa clé de voûte creuse... oui le souverain avait bon goût mais cette église se devait de rester là.
Nous longeons la petite rivière et pénétrons dans le quartier des artistes. De même, Vilnius ne triche pas ici et les murs détruits, tagués, les petites galeries d'artistes nous emmènent en voyage. Les cours intérieures où jouent les enfants sont d'une rare intensité de couleurs, d'une grande variété d'objets traditionnels dont la non recherche esthétique agit sur nous comme un charme. Nous nous sentons un peu voyeurs mais que cela est bon.
aAu retour nous végétons un peu dans l'appartement, plus notre à présent que celui de Vilma. Nous la rejoignons pour un brin de causette en Français avec elle et une de ses amies. Parler, échanger, écouter resteront les us essentiels ressentis dans la capitale lituanienne. Quelques bières et un stupide service accepté: jouer un morceau de guitare à la sortie de l'église le lendemain. Ajouter de l'inattendu au mariage, moment le plus planifié de la vie d'un couple, nous semble une idée pleine de fraîcheur. Ainsi soit-il, l'expérience est amusante et vaincre la timidité est une épreuve. Nous pensons préparer nos affaires avant et quitter la ville le plus rapidement possible si le marié prend cela mal... Nous ne voulons pas du goudron et des plumes, ni passer pour des bardes gaulois.

aFinalement, une simple chanson, un regard surpris et intense d'une belle femme en blanc, puis nous partons pour une séance photos du beau Vilnius que nous avions visité la veille sans technologie aucune. La lumière rendue fade par le ciel couvert n'enlève en rien l'atmosphère de notre quartier tant aimé. Nous ne partirons pas ce soir, c'est sur, Vilnius nous a envoûtés. La légende raconte qu'un prince russe était venu chassé dans la région et s'était endormi sur des collines longeant la rivière. Là, il eu un rêve, une apparition, lui disant de construire une cité sous cette colline. Il lança alors des pierres de là haut et ainsi furent bâtis les premiers bâtiments. Nous sommes montés là haut et la nature nous rappelle ce rêve. Les couchers de soleil de ces latitudes vous rappellent que la vie s'apprécie avec du temps, et que la nature vous l'offre généreusement.

Il faudra se lever demain, et partir pour une dernière étape, une dernière frontière avant notre but.

aDès les premiers mètres, nous comprenons que le vent nous attendait au tournant et que d'avoir fait les morts quelques jours n'a pas usé sa patience. Il vient exactement de Riga... la route va être longue.

Les hivers sont rudes dans les pays Baltes et les routes ne sont donc pas toutes asphaltées, bien qu'elles figurent sur les cartes. Nous payons ce détail au prix fort en parcourant 20 kms de routes sablées que les neiges hivernales gondoles continuellement. Des fourmilières prennent forme dans nos bras et quelques bacs de sables surprises nous rappellent les plaisirs de la godille en ski. A peine notre bon vieux goudron retrouvé, un autre chemin nous fait face. C'en est trop, nous ferons un détour. Le soir, au compteur, 90kms de vent de face et de chemins non cyclables et Vilnius à seulement 60 kms derrière nous.

 

30 juillet 2006

1Alors que le soleil a lui décidé de retourner dormir du coté canadien, comme tous les soirs ce flemmard, nous, nous devons trouver notre place. Les belles fermes lituaniennes sont étrangement vides et nous sommes tout prêt de nous résigner a la sauvage lorsque notre dernière tentative, notre dernier espoir nous ouvre la porte d'une petite maison de jardin aménagée en chambre (une chambre de jardin). Ceux qui nous y invitent répondent à la question Do you speak english? par un pouffement amical puis  s'esclaffent en comprenant l'origine de notre voyage. C'est un couple de grand-parents, gardant leurs petits enfants, s'occupant du jardin, du chien, des vaches,du foin... Le petit verre de Vodka tourne et tourne entre nos mains d'hommes dans cette petite cabane et Anton n'est pas radin sur le service. AAAh Lituanie, Lituanie, nous aimerions la chanter,la danser, la pleurer...nous aimons la boire et la croquer.                                                         
Une envie casanière nous trotte dans les jambes et à chaque fois que nous quittons une telle petite ferme, la voix qui nous la rappelle est de plus en plus forte. Cette journée est spéciale car il ne nous reste seulement qu'un maigre euro en monnaie locale et plus d'alcool pour faire chauffer des bonnes vieilles pâtes. C'est donc le ventre vide que nous tenterons d'atteindre la frontière lettone. Mais elle est loin, beaucoup trop loin et le vent souffle si fort. Nous adoptons une position aérodynamique, couchés sur notre guidon. Les grandes lignes droites semblant montrer au courant d'air le chemin pour venir nous frapper de plein fouet. Mais rouler moins vite se transforme en véritable plaisir lorsque nous traversons une si belle campagne où la terre est utile et colorée, les arbres ayant des frères mais jamais leur semblable et le ciel...le ciel.                                                                                                
Nos ciels septentrionaux sont bien fades croyez nous! Lorsque nuages et bleus jouent a cache cache. Au dessus de vous au Zénith un bleu profond vous transporte dans l,espace alors qu'en baissant les yeux il se clarifie et caché derrière une chevelure nuageuse, il devient clair et pur, descendant vers un blanc diffus chauffant le dos des moutons célestes. La nuque sera douloureuse demain. Nous craquons et changeons de l'argent. Ce sera un véritable festin le soir même, la frustration du jour explosant au grand jour. Nous roulons et ne disons mots, émerveillés par la lumière jaunissant notre environnement, tendant à oranger les champs et faire saigner l'horizon. Nous n'avons qu'à nous présenter en bordure des maisons aux jardin sans barrières pour que l'on nous invite à rester, à boire l'eau du puits et grignoter les myrtilles abondamment réparties dans les arbustes.
Le vent ,pourtant calme le soir, se réveille avec nous et Riga semble inaccessible. Au moins nous passons la frontière après une matinée sur la route. La Lettonie nous accueille dans ses forets et son paysage plus ferme que les grandes plaines lituaniennes. Au détour d'une allée, nous croisons deux cyclotouristes. Premiers échanges en anglais par habitude mais inutiles cette fois, nous passons la soirée avec ces deux jeunes mariés, chevauchant leurs cadeaux de mariage en direction de la Slovénie. Quelle bonne idée de liste de mariage!!Nous échangeons nos petites recettes de voyageurs et notre petite expérience accumulée après ces deux mois passe comme un témoin: nous sommes a la fin, ils commencent et c'est sur ils iront au bout. Merci a vous deux qui lisez peut être ces lignes et portez vous bien.
Au bout d'une grande allée, nous nous séparons eux le vent dans le dos, nous ce vieil ami nous rafraîchissant le visage. Aujourd'hui nous atteindrons Riga.
Ni l'un ni l'autre n'avons envie de passer beaucoup de temps  Riga. Le temps d'y apprécie un des plus grands marches D'Europe installe dans les anciens hangars à Zeppelin. La viande est succulente et la bière salvatrice. Plus nous montons au nord, plus le soleil nous fait l'honneur de sa compagnie à des heures tardives. Nous roulons, longtemps encore plus longtemps pour voir la mer baltique ce soir-là. Il est presque 11h lorsque nous quittons la route principale pour nous enfonce dans la foret de pin. Nous entendons les vagues, tournons a droite, à gauche, revenons en arrière, cette dune protégeant la plage fait battre notre coeur et lorsqu'en fin nous trouvons une faille... les poumons se gonflent, les yeux s'ouvrent pour contempler puis se ferment pour apprécier, tout à tour le nez se sale, les oreilles résonnent et les mains s'ensablent.  Nous y sommes,la Baltique, et l'ouest reste pourpre. Il aurait valu le coup de faire 5000km dans un tunnel et ne sortir que pour vivre ce moment et rentrer.
La nuit sur la plage et la matinée bercée par les vagues nous sommes prêt a longer la cote sur les deux prochains jours. un pti resto des familles ou  marins rejoignent leur femme et enfants jouent au flippers aux musiques répétitives et insupportables. La dernière barrière frontalière se profile en fin de journée et les douaniers nous tamponnent gentiment nos passeports, témoin de notre périple. Nous savons aujourd'hui que ce petit livret est d'or et nous y prêtons attention comme a la prunelle de nos cheveux. A peine en Estonie, nous sommes envoûtés par une petite maison de bois, bordant la mer baltique. Une simple barrière de bois et un champs de roseaux la séparent de la plage. Yoel prie qu'il y ait quelqu'un a l'intérieur alors que Piero cherche porte où frapper. Finalement Hilare nous sort de l'ombre et dans son anglais d'écolier, lui et ses 80 printemps, nous comprend et nous donne sa confiance.  L'endroit se révelle être un paradis lorsque la grange nous est offerte et du foin sera notre matelas. Deux trois oeufs au plat, un bouillon chacun et le vent nous appelle au coucher de soleil.

 

Ouhhh, quelle flemme, notre matelas de foin est tellement confortable. Le jour est déjà levé depuis longtemps, lorsque nous daignons ouvrir les yeux. Le toit troué de la grange laisse passer quelques rayons de soleil qui se dessinent dans les nuages poussiéreux. L'odeur du foin frais est enivrante mais ce sont les hurlements du coq qui saoule, au fond du grenier deux jeunes chatons jouent à se sauter dessus. Yoel est le premier levé et lorsque pierre entend au loin parler du petit déjeuner, il se tire enfin du lit, secoué par la perspective de manger. Remona, notre grand mère pour un jour, nous prépare un petit déjeuner copieux et succulent. Une fois que celui-ci est avalé nous discutons un peu en visitant le potager. Le travail de l'estomac coûtant trop d'énergie, il nous faut dormir à nouveau. Après cette sieste nous continuons à apprécier cette vie champêtre cueillant quelques légumes et autres baies pour la route, jouant avec les jeunes animaux, écoutant la guitare de Yoel. Nous échangeons quelque paroles avec notre hôte, chaque mot d'anglais ressurgit lentement du passé, de l'école qu'il a quittée depuis au moins 60 ans. On peut le voir dépoussiérer les mots lettre par lettre pour les prononcer avec emphase. Finalement en début d' après midi nous les quittons avec émotion. Renona essuiera même quelques larmes sur nos T-shirts. A peine quelques kms parcourus et nous tombons sur deux américains une mère et son fils filant à toute allure sur des vélos de course chargés au minimum nous faisons un bout de chemin ensemble. La mère est aussi bon public que Pierre et à les voir discuter on croirait qu'ils se racontent les meilleures blagues du monde, mais non en fait non, ils sont juste morts de rire. Nous les laissons à Parnu où ils se prendront sans doute un bain de boue. Quelques 30 kms plus loin, nous stoppons dans un petit village nous demandons l'hospitalité.

 

La fin est toute proche...